04.11.2024
La semaine prochaine à Jérusalem ?
Édito
13 avril 2018
Ces réactions viennent confirmer ce que j’ai écrit dans l’ouvrage Antisémite[1] : la lutte contre l’antisémitisme, dans laquelle je suis un allié, est pour certains abandonnée au profit de la sanctuarisation de l’action du gouvernement israélien. Elles viennent de plus montrer comment la prolongation du conflit israélo-palestinien et l’éloignement des perspectives de paix peuvent susciter un mélange de haine et de bêtise au front de taureau. Car, ce qui frappe dans ces « opinions » est bel et bien l’absence totale de cohérence intellectuelle.
Incohérence, tout d’abord, est le fait de se prononcer vigoureusement contre les campagnes de boycott d’Israël pour s’en prendre à quelqu’un qui souhaite venir à Jérusalem. Quelle logique guide ceux qui trouvent inadmissible le boycott des produits importés des colonies pour organiser celui d’intellectuels pour délit d’opinion ? Incohérence, ensuite, de mettre constamment en avant le fait qu’Israël soit la seule démocratie du Proche-Orient, mais de vouloir empêcher ceux qui ont eu le toupet de critiquer son gouvernement d’y mettre les pieds. On observe enfin une contradiction de la part de ceux qui dénoncent sans cesse les territoires perdus de la République que seraient devenues les banlieues françaises, mais veulent interdire la venue des personnes qui leur déplaisent sur les territoires où ils estiment être en position de force.
Dans la cohorte de ceux qui se déchaînent se mêlent extrême droite revendiquée, journalistes n’ayant visiblement jamais entendu parler de charte déontologique et personnes se réclamant de la gauche politique, mais qui ont visiblement une vision tronquée des principes politiques.
NB : en mars 2018, j’ai fait sept conférences ou débats en région. Quatre fois, les organisateurs m’ont signalé que des personnes s’autoproclamant représentantes de la communauté juive ont protesté contre ma présence, provoquant d’ailleurs plus l’agacement que suscitant la frayeur.
[1] Max Milo, 2018.